Papillon tueur de palmier à Villeneuve les Maguelone
Ce ne
doit pas être faute de conseils (voir le Midi libre du 10 octobre 2007 et 22
mai 2007), mais, inexorablement à l'heure actuelle, celui qui depuis des
siècles se retrouvait sur le blason de Villeneuve, le Trachycarpus Fortunei,
appelé aussi Palmier de Chine, Chamaréops Excelsa ou Palmier Moulin semble voué
à disparaître du paysage villeneuvois.
La faute à qui ? Manque de surveillance dans
les jardins privés, manque de surveillance et de soins dans le service des
espaces verts communaux, mauvaise méthode pour éliminer les larves après
abattage de l'arbre. Même si il est vrai, qu'il reste difficile de détecter un
palmier contaminé certains signes avant-coureurs, comme la perforation des
palmes, des trous et galeries à la base des palmes, présence de sciure sur le
stipe (tronc) doivent donner l'alerte. Hélas, le palmier malade dépérit à une
vitesse en rapport au nombre de larves qu'il a ingurgité.
Le
coupable : Le Paysandisia Archon, un papillon pouvant ressembler à un papillon
de nuit, avec de très belles couleurs, mesurant environ 5 cm. Chez ce
lépidoptère seule la femelle mène une vie nomade en allant pondre à la base des
palmes, de palmier en palmier. Il suffit de se rendre à proximité d'un palmier
pour observer l'approche du Paysandisia, qu'il n'est pas difficile d'attraper,
celui présenté sur la photo a été neutralisé dans la rue des Lauriers roses, ou
malheureusement les arbres semblent tous infectés.
Autrefois,
seul le Zolon et le Gaucho, étaient aptes à lutter contre le papillon dévoreur,
mais leur interdiction de vente en France ne laisse aucun produit de référence
pour continuer la lutte. Une lueur d'espoir, après les recherches de Jean
Benoît Peltier, chercheur à l'INRA, qui a mis au point une résine gluante, qui
appliquée à la base des palmes, empêche les larves pondues de pénétrer dans
l'arbre, en gardant prisonnière la femelle pondeuse. Christophe Edo, est un
villeneuvois dont le jardin de l'avenue de la gare comportait deux palmiers
centenaires qui doivent être parmi les plus vieux de la commune, avec une tige
relativement haute. L'an dernier, il a pris contact avec les chercheurs de
l'INRA et a pu, à titre d'essai essayer l'efficacité de la résine gluante. L'an
dernier, il avait détruit plus de 80 papillons, cette année il n'en a repéré
qu'un seul, ce qui semblerait supposer l'efficacité du produit, d'autant que
sur les deux vieux palmiers contaminés, l'un semblerait produire de nouvelles
palmes.
Il
semblerait important que pour tenter d'éviter une prolifération qui s'avérerait
catastrophique pour la commune, le service des espaces verts, fasse un
recensement des arbres contaminés, tente de sauver ceux qui semblent les moins
atteints, quant aux autres, les couper et surtout les brûler, ce qui semble
être le seul moyen actuel d'éviter une contamination générale d'après les
spécialistes, sachant que la lutte contre ce papillon a été rendue obligatoire
par arrêté du 7 février 2002.
Avec le système mis au point par l'INRA, le produit gluant une fois pulvérisé ou employé au pinceau, nécessiterait une seule application par an, la période d'émergence du papillon s'étalant du mois de mai à la fin septembre. L'INRA a déposé un brevet à l'UCPI, mais il faudra aussi compter sur l'intéressement d'un industriel qui puisse produire et commercialiser ce produit qui reste la seule défense connue à ce jour, alors, Villeneuve pourra peut-être conserver l'origine de son blason
Le Paysandisia Archon a refait son apparition à Villeneuve